Publié le jeudi 28 janvier 2021 à 16h37

Violences faites aux femmes : parlons-en !

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La réalité est alarmante. La mobilisation doit être totale. Nous sommes tous concernés par les violences faites aux femmes. Voisines, amies, collègues, connaissances : parlons-en pour briser les tabous et sauver des vies. Zoom sur la situation avec l’interview de Fabienne Linard, Directrice du Centre d’Information sur les Droits des Femmes et des Familles (CIDFF) de Vendée.

Quel est l’état des lieux en Vendée ?

Tous les territoires sont concernés, et ceci à tous les âges, dans tous les milieux et dans toutes les catégories socioprofessionnelles. Dans la ruralité et les environnements favorisés, la parole a encore plus de mal à se libérer. Toutefois, les statistiques montrent que les 26 - 45 ans sont les plus touchés. On observe en revanche que les femmes de plus de 60 ans sont de plus en plus nombreuses à se déclarer comme victimes, alors qu’elles restaient avant parfois emprisonnées dans ces situations jusqu’à la fin de leur vie. Mais il y a encore une méconnaissance des droits que chaque femme possède.

Quelques chiffres :

• 146 femmes décédées en 2019 ;
• 201 000 femmes se déclarent en moyenne chaque année victimes de violences conjugales ;
• 142 310 plaintes pour violences dans le couple en 2019 ;
• une forte hausse des violences durant le 1er confinement, avec 44 235 appels au 3919 entre 16 mars et le 10 mai 2020 ;
• une augmentation des morts violentes au sein du couple de 16 % en 2019.


Quels sont ces droits ?

Toutes les femmes ne connaissent pas leurs droits. Or chaque femme a par exemple :

le droit de quitter son domicile, y compris avec ses enfants (il est alors préférable de déclarer ce départ auprès de la police ou de la gendarmerie) ;
• le droit de porter plainte sans certificat médical (même s’il est conseillé de faire attester les violences afin de recueillir des preuves) ;
le droit d’ouvrir un compte bancaire sans avertir son conjoint et de disposer d’un moyen de paiement propre ;
• le droit de disposer d’un moyen de communication (téléphone portable, ordinateur, réseaux sociaux, etc. ) ;
• le droit de se mettre en sécurité sans avertir son conjoint/partenaire/concubin de sa localisation ;
le droit de demander au Juge aux affaires familiales d’instaurer des mesures de protection pour elle et ses enfants (interdiction de contact, attribution du domicile conjugal, etc.).
 
Dans le cadre de la procédure judiciaire, le père auteur de violences peut être privé de ses droits relatifs aux enfants (autorité parentale, droit de visite et d’hébergement, etc.). Il y a aussi des obligations imaginaires. Le devoir conjugal, par exemple, n’existe pas ! Le viol entre époux est une réalité souvent méconnue et encore très taboue, alors qu’il s’agit d’un crime puni par la loi.

Que faire pour aider ?
 
Parlons-en ! Si vous pensez qu’une femme est en danger, appelez la police ou la gendarmerie. Tendez la main et ne fermez jamais la porte. Donnez par exemple les coordonnées d’une association aux victimes. Les départs du foyer sont souvent nombreux avant de devenir définitifs ; ne fermez pas le dialogue. Les emprises exercées sont généralement complexes et parfois invisibles.

Vous pensez aux violences psychologiques ?

Le harcèlement et la maltraitance psychologique font en effet des ravages. Par exemple, il n’est pas acceptable d’être insultée. Chaque femme peut dépenser son argent comme elle le souhaite. Et il n’est pas non plus normal d’avoir peur de son compagnon. Autant d’exemples qui vont de soi pour certaines, mais qui sont ignorés par d’autres.
 

La Ville s’engage contre les violences faites aux femmes.

La Ville de Saint-Jean-de-Monts a signé un contrat local de lutte contre les violences faites aux femmes. Une journée de sensibilisation a été réalisée le    13 octobre auprès des élus et des agents pour qu’ils participent à ce combat. En raison du confinement, la 2e journée de prévention ainsi que les actions prévues auprès des scolaires sont repoussées à 2021.

Vous êtes dans une situation de danger immédiat ?
Appelez le 17
Besoin d’écoute ? Appelez le 3919
Besoin de faire un signalement anonyme ?
Arretonslesviolences.gouv.fr
Vous ne pouvez pas parler ? Envoyer un SMS au 114
CIDFF : 02 51 08 84 84
SOS femmes Vendée : 02 51 47 77 59 ; 7j/7 ; 24h/24
 
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