Publié le jeudi 17 juillet 2025 à 12h09

Exposition estivale : “ Dans la forêt, des arbres…”

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Chaque été, la Ville de Saint-Jean-de-Monts, en partenariat avec la SEML Saint Jean Activités, en délégation de service public pour la Commune, propose aux résidents et vacanciers une exposition d’envergure et de renommée nationale. Sport, opéra ou encore animaux sauvages : le Palais des Congrès Odysséa se pare tous les ans d’une nouvelle thématique. En 2024, les visiteurs ont (re)découvert la forêt montoise.

DES ŒUVRES UNIQUES CRÉÉES SUR PLACE
 
Du 7 juillet au 30 août 2024, c’est l’artiste Bernadette Chéné qui sest installée à Odysséa pour présenter une exposition singulière : « Dans la forêt, des arbres… ».

Et si la forêt de Saint-Jean-de-Monts venait à votre rencontre ? Des réalisations à l’échelle du lieu, qui prendront vie sous les yeux des visiteurs. Écorce, branche, tronc, des oeuvres minimalistes réalisées à partir de matériaux simples et familiers, récupérés sur place : telle est la ligne directrice de Bernadette Chéné. En effet, l’artiste prend son inspiration dans ce qui l’entoure, pour aboutir à des sculptures uniques qui mettent en valeur le territoire et la nature. Elle pousse ainsi chacun à s’interroger, à écouter et à regarder son environnement.

Cette exposition-installation est donc le fruit d’une rencontre avec les hommes et les arbres. Elle fait ici la part belle à la forêt domaniale en mettant en valeur les essences qui la composent. Venez à la rencontre de ces arbres, apprenez à les connaître et à les redécouvrir.

SAINT-JEAN-DE-MONTS : LA CULTURE COMME FER DE LANCE

"Tous les ans, la Ville de Saint-Jean-de-Monts et la SEML Saint Jean Activités proposent une grande exposition estivale, gratuite et ouverte à tous. Au gré des rencontres, des projets singuliers voient le jour. En 2024, nous avons eu l’honneur de collaborer avec Bernadette Chéné. Son travail nous a séduits par sa poésie, son esthétisme et son rapport à la matière. Du papier au bois, elle façonne le naturel pour en livrer son caractère, son essence, sa genèse. Par ses installations utilisant des arbres destinés à l’abattage, elle ne détruit pas la forêt : elle révèle sa temporalité, sa fragilité et donc la nécessité de préserver la biodiversité. Elle nous invite à explorer la forêt et les arbres avec un nouveau regard, un autre point de vue, un prisme poétique. En sa compagnie, revisitez notre patrimoine naturel et esthétique pour toujours mieux en prendre soin.", indique Véronique Launay, Maire de Saint-Jean-de-Monts.
 
La Ville propose toute l’année une culture éclectique, enrichissante et ouverte à tous. Activités créatives, acquisitions d’oeuvres, théâtre, spectacles de rue, concerts, exposition estivale, médiathèque : Saint-Jean-de-Monts rayonne en effet par son importante politique publique culturelle. À travers l’exposition de Bernadette Chéné, la Commune continue de mettre en lumière ses espaces naturels, à la fois qualitatifs, variés et emblématiques, qui font la renommée de son territoire.

ENTRETIEN AVEC L’ARTISTE BERNADETTE CHÉNÉ

Après avoir évolué avec le textile et le journal, vous travaillez aussi le bois. Qu’est-ce qui a motivé votre attrait pour ce matériau ?
 
J’ai toujours été en contact avec le bois. Ma maison se trouve en pleine nature. J’aime y répertorier les arbres et arbustes qui m’entourent. J’ai commencé à travailler ce matériau dans mon atelier. J’ai ensuite voulu l’expérimenter dans mon travail. J’aime le bois pour son approche différente des autres matières : il invite à la curiosité et à l’émotion.

Comment sélectionnez-vous les arbres qui composeront vos oeuvres ?

En lien avec l’Office Nationale des Forêts, j’ai sélectionné des arbres en fin de cycle, déjà abîmés par les intempéries. Cela permet de faciliter leur repousse, sans toucher à ceux en bonne santé.

Comment va se dérouler votre processus de création pour l’exposition qui se tiendra au Palais des Congrès Odysséa ?

Je fais tout à Saint-Jean-de-Monts, en travaillant notamment avec les serres municipales et une scierie locale. Des arbres sont mis à ma disposition, je vois ensuite cequi en ressort.

Pourquoi avoir souhaité mettre en lumière la forêt montoise ?
 
J’aime la nature, les détails et la simplicité des choses. Les espaces forestiers sont formidables et sont un atout pour la ville. Je souhaitais mettre en avant toutes leurs qualités.

Quels sont vos souvenirs à Saint-Jean-de-Monts et votre rapport aux espaces naturels de la Commune ?
 
Je connais très bien cet endroit : j’y suis venue en famille. Dès mon plus jeune âge, nous y passions toutes nos vacances. Nous allions beaucoup nous baigner. Nous participions aux activités du club mais nous adorions également la forêt, pour y jouer avec les amis, glisser dans les dunes et construire des cabanes.

Comment s’est déroulée la collaboration avec la Ville et la SEML Saint Jean Activités ?

Mon accord pour ce projet était lié à celui de faire équipe sur place ; et en le partageant avec la Ville, l’ONF, les serres municipales, la scierie Boutolleau et la SEML, j’ai compris que la collaboration serait pleine et entière. C’est ainsi que nous réalisons ce projet. Nous y mettons toute notre énergie.

HISTORIQUE. UNE FORÊT SUR LE SABLE
 
"L’histoire de la forêt des Pays de Monts commence après les guerres de Vendée avec le décret impérial du 10 décembre 1810 qui prescrit la fixation des dunes. Dans le massif sablonneux qui s’étend sur les communes de La-Barre-de-Monts, Notre-Dame-de-Monts, Saint-Jean-de-Monts et Saint-Hilaire-de-Riez vont commencer les travaux dunaires qui donneront naissance à la forêt des Pays de Monts.

En Vendée, la reconnaissance générale et l’établissement d’un plan sont réalisés en 1822 et 1823 par l’Administration des Ponts et Chaussées. En 1830, les matrices cadastrales attribuent à l’État les grands massifs dunaires et notamment dans le Pays de Monts. À cette époque, le littoral est dénudé, soumis aux vents, aux tempêtes et aux envols du sable.

Le pin maritime est introduit dans tout le domaine attribué à l’État lors de la création du cadastre en 1830. Grâce au semis artificiel pratiqué à grande échelle, plus de la moitié des 2 600 ha de dunes domaniales sont déjà boisés en 1884.

Les forestiers, aidés par les populations locales, n’ont de cesse de fixer le sable au plus près de l’océan et d’étendre ces boisements, cultivés en futaie régulière.

L’activité est intense : semis de pins, installation de fagots par milliers sur le cordon littoral, lutte contre les lapins, récolte de pommes de pin pour la sécherie de graines de Notre-Dame-de-Monts. Un travail incessant, obstiné, souvent recommencé… accompli par la population locale et avec son soutien. Un premier aménagement de la forêt est établi en 1884. Des règlements d’exploitation prescrivent la culture du pin maritime en monoculture. En 1912, le gemmage commence.

Mais les années 30 vont bousculer l’ordre des choses et la forêt va vivre au rythme des saisons touristiques. En 1932, c’est le premier camp des enfants de cheminots en forêt. En 1936, les congés payés amènent les premiers campeurs en forêt. Mais la guerre arrive, l’occupation… et de 1939 à 1945, des coupes multiples perturbent le cycle de développement de la forêt. Tout redémarre en 1946 et l’Administration des Eaux et Forêts autorise, l’été, l’installation de colonies de vacances et de campings municipaux en forêt. Le gemmage s’arrête l’année suivante, et un nouveau règlement d’exploitation reconduit les éclaircies de pins tous les six ans. La lutte pour la fixation des dunes littorales continue.

La mode des bains de mer vient troubler le calme des dunes qui sont bientôt convoitées pour la construction de villas et le développement des stations balnéaires. Le lent grignotage du massif commence et prend fin dans les années 1970.

Le dépérissement du pin maritime, dû à de multiples facteurs, remet en cause sa monoculture. Les forestiers testent différentes essences. Le chêne vert, espèce locale longtemps combattue, commence à coloniser la forêt. Les vieux pins disparaissent peu à peu et la dynamique naturelle fait place à une forêt plus riche en résineux et en feuillus.

Au-delà des dunes littorales non boisées, le massif associe aujourd’hui, sur 2 290 ha, des pins maritimes, des chênes verts, des pins laricio, des pins pignons, des érables, des frênes et des cormiers. Le paysage, préservé et guidé par les forestiers, est devenu une mosaïque d’espèces, de formes, de couleurs et d’âges : un grand espace de nature ouvert à tous.

Aujourd’hui, dans les 2 290 ha de la forêt domaniale des Pays-de-Monts, le long des 17 km de côtes, les forestiers essaient de faire cohabiter l’homme, promeneur, retraité, estivant, riverain, et le milieu naturel si fragile et si rare de ce bout de Vendée. Et bien sûr, maintenir l’équilibre. C’est l’histoire inachevée des hommes qui sèment, qui plantent et qui récoltent depuis 170 ans.
", explique Jean-Paul Bouffet, Retraité de l’Office National des Forêts (ONF).
 
 
POUR ALLER PLUS LOIN
Découvrez, ci-dessous, le livret dédié à l'exposition ainsi que le livre répertoriant les œuvres de l'artiste.
12 d'entre elles sont installées en extérieur devant Odysséa, sur le sentier des Hérissons et devant l'Hôtel de Ville : allez à leur rencontre (parcours à retrouver à la fin du livre) !

Pour en savoir plus sur le travail de l'artiste : www.bernadettechene.com
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